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2 mars 2018

Celle dont j'ai toujours rêvé de Meredith Russo

celle dont j'ai toujours revé

  • Nom: Celle dont j'ai toujours rêvé de Meredith Russo
  • Lu en: français
  • Pages: 320 pages
  • Sorti le: 2 février 2017
  • Editeur: PKJ
  • Fiche: présentation officielle
  • VO: paru sous le nom If I was your girl le 3 mai 2016
  • Tome Unique

POUR DEVENIR ELLE-MÊME, AMANDA A TRAVERSÉ BIEN DES ÉPREUVES, MAIS LA PLUS TERRIFIANTE RESTE À VENIR : SA PREMIÈRE HISTOIRE D'AMOUR. Amanda Hardy arrive dans un nouveau lycée. Comme beaucoup, elle souhaite avant tout s'intégrer. Mais malgré sa popularité, un secret l'empêche de s'ouvrir aux autres. Sa rencontre avec Grant remet tout en question. Il est le premier garçon qui parvient à lui faire baisser sa garde. Amanda comprend que pour être heureuse, elle doit se révéler, au risque de tout perdre. Car le secret d'Amanda c'est qu'avant, elle s'appelait, Andrew. Celle dont j'ai toujours rêvé est un récit universel et une fantastique histoire d'amour.

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 J'avais déjà repéré cette sortie l'année dernière sans vraiment savoir de quoi il était question. Alors lorsque Géraldine m'a proposé de le lire, vous savez bien que je ne peux refuser un PKJ!!!

Et ce roman m'a pris totalement par surprise. Je suis ressortie de cette lecture bouleversée et complètement émue par les mots d'Amanda et surtout ceux de sa maman. Amanda Hardy est en fait née garçon. Et si l'histoire d'amour d'une fille tombant amoureuse d'un garçon peut paraître banale, celle d'Amanda qui tombe amoureuse de Grant l'est beaucoup moins. Le roman commence sur une tonalité pesante, voire plombante et sombre car on rencontre Amanda dans des circonstances dramatiques, à la suite d'une agression grave qui l'a conduite à l'hôpital... mais progressivement on comprendra que son séjour à l'hôpital, trois ans plus tôt est la suite d'une tentative de suicide qui a profondément bouleversée sa famille. L'écriture de Meredith Russo fait sens et est tout en émotions.

Mieux vaut n'importe quoi, n'importe qui, qu'un fils mort est la première phrase qui a su me percuter et m'interpeller. D'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles j'ai adoré ce roman c'est qu'il a questionné mon rôle et mon ressenti de maman. Forcément avec deux garçons, je me suis posée la question sur leur avenir et si jamais ils étaient homosexuels ou s'ils souffraient de dystrophie du genre, que ferais-je ? 

 Ainsi psychologiquement et littérairement j'étais déjà touchée en plein coeur, le reste de l'intrigue a fait son chemin. Pour fuir les jugements et les agressions à répétition, Amanda part vivre chez son père. Un nouveau départ, une nouvelle vie, un nouveau lycée mais Amanda garde les mêmes appréhensions, les mêmes questions et doutes. Et si quelqu'un découvrait son secret, le pire serait à venir et Amanda risquerait sa vie. Son père en est persuadé. Tout le long du roman on va donc suivre Amanda dans son nouvel environnement. Elle va se faire des amies, vivre une première histoire d'amour touchante mais compliquée du fait de ce qu'elle cache. Puis il y a son père qui a eu énormément de mal à accepter le choix de son fils et qui encore aujourd'hui tente de trouver les bons mots pour ne pas heurter la sensibilité de sa fille. Le récit est ponctué de retours en arrière (six ans et trois ans plus tôt) où le lecteur va comprendre comment Andrew s'est toujours senti fille, comment il en est venu à sauter le pas et à changer de sexe, comment cela a été un choc pour ses parents et la rupture familiale qui a conclu le processus. 

Si j'ai beaucoup aimé ma lecture (dans le même thème j'ai lu George mais pas avec la même intensité) j'ai trouvé que la tension dramatique et la tonalité très juste et mélancolique du roman apporte un plus à l'histoire. J'ai été émue jusqu'aux larmes lorsque la maman d'Amanda explique : Quand tu as eu un an, j'ai regardé tes photos de bébé et j'ai pleuré. Quand tu as eu trois ans, j'ai regardé celles de tes douze mois et j'ai pleuré. Et ton premier jour de maternelle aussi. Les enfants ne cessent de grandir et de changer. Chaque fois que tu clignes des yeux, celui que tu croyais avoir n'est plus qu'un souvenir.


En bref, le thème de Celle dont j'ai toujours rêvé, délicat, important, actuel sur la dysphorie du genre, de la transsexualité, ne peut laisser indifférent le lecteur qui est en vous ou bien le parent qui l'est. Ainsi j'ai trouvé que ce roman avait une belle maturité, avec un message profond et universel, bien plus convaincant que l'histoire d'amour qui reste belle, unique et particulière dans le fond et le ressenti.

chronique_lael

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28 février 2018

Ace of Shades [The Shadow Game #1] de Amanda Foody

Ace of Shades

  • Nom: Ace of Shades [The Shadow Game #1] de Amanda Foody
  • Lu en: anglais
  • Pages: 416 pages
  • Sorti le: 10 avril 2018
  • Editeur: Harlequin Teen
  • Fiche: présentation officielle
  • VF: pas d'infos
  • Premier tome d'une trilogie

Enne Salta was raised as a proper young lady, and no lady would willingly visit New Reynes, the so-called City of Sin. But when her mother goes missing, Enne must leave her finishing school—and her reputation—behind to follow her mother’s trail to the city where no one survives uncorrupted. Frightened and alone, her only lead is a name: Levi Glaisyer. Unfortunately, Levi is not the gentleman she expected—he’s a street lord and a con man. Levi is also only one payment away from cleaning up a rapidly unraveling investment scam, so he doesn’t have time to investigate a woman leading a dangerous double life. Enne’s offer of compensation, however, could be the solution to all his problems. Their search for clues leads them through glamorous casinos, illicit cabarets and into the clutches of a ruthless mafia donna. As Enne unearths an impossible secret about her past, Levi’s enemies catch up to them, ensnaring him in a vicious execution game where the players always lose. To save him, Enne will need to surrender herself to the city… And she’ll need to play.

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~ ENGLISH REVIEW~ 

 What a book! For fans of Six of Crows, you will adore Ace of Shades!!! Gangs, Mafia, Magic... it has everything. The book is the first I read from Amanda Foody but certainly not the last! I loved her writing style from the beginning. There was something addictive to the book and I couldn't stop reading. The ending was so stressful, my heart was pounding so fast!! I really appreciated the world created by Foody. I'm not sure about the time but I loved this early 1900's atmosphere. It reminded me of another book I loved so much with magic too, The Last Magician. Of course, Ace of Shades had nothing to do with it. This one is more dark, oppressive. Enne and Levi are strong characters I've come to love. Enne is impressive and Levi is doing his best. But the city is dangerous and the game has begun. And in order to win, you have to play. For a girl who just arrived, Enne is quite reckless and fierce. I was wondering which role she'll play but I didn't see the revelations about her coming. It was interesting and now I'm so curious about the sequel and the consequences for her. Levi is a lord who want to do things right even if the city is corrupted. I didn't anticipate his kindness and the more I read, the more I loved him. The book was full of mysteries and suspens and magic, it kept me on edge until the end. The plot was simple but very efficient with a lot of revelations. I'm now very curious to read the sequel as all the cards have been redistributed.

Ace of Shades a d'abord attiré mon attention avec sa jolie couverture. Elle est tellement parfaite et en total accord avec le livre. Je présumais une ambiance sombre où tous les coups sont permis, et seuls les plus forts et les plus stratèges s'en sortiront. Bingo! Avec une atmosphère à la Six of Crows, Ace of Shades vous embarque dans son univers impitoyable où gangs et mafia s'affrontent pour le pouvoir. 

L'histoire de Ace of Shades est est au départ assez simple: Enne, 17 ans, débarque dans la capitale à la recherche de sa mère adoptive, Lourdes, disparue depuis 4 mois. La jeune fille pense rester en ville le temps de l'été et puis rentrer chez elle pour reprendre ses études. Mais à peine a-t-elle posé le pied au port de New Reynes qu'elle est poursuivie par la police (enfin, les Bottes Blanches si je traduis littéralement, qui sont censés représenter l'ordre). Prenant la fuite, Enne se retrouve sur le territoire des Irons, un des 3 gangs principal de la ville. A sa tête, le seul nom que sa mère lui a donné: Levi Glaisyer.

Leur rencontre est plutôt amusante et provoque quelques étincelles, entre une jeune fille bien élevée et le lord d'un gang, le fossé est grand! Néanmoins, Levi, empétré dans des ennuis jusqu'au cou, verra en Enne sa porte de sortie et promet de l'aider à retrouver sa mère en échange d'une belle somme d'argent.  Jusque là, les choses semblent simples mais à New Reynes, quiconque y met les pieds devient un joueur. La corruption y règne et pour gagner, il faut jouer. Et le faire intelligemment sous peine d'être attrapé et pire encore...

J'ai beaucoup aimé que le fil conducteur du roman soit aussi simpliste que la recherche de Lourdes, car cela nous permet de découvrir la ville et à quel point elle est sombre et oppressante. C'est une sensation que l'on ressent de plein fouet à la lecture. On ne se sent pas du tout en sécurité, et plus les secrets sont mis à la lumière du jour, plus cette lourdeur nous accable. C'est un jeu dangereux auquel on prend part malgré nous, en croisant très fort les doigts pour que nos personnages se fassent discrets. 

Enne est une jeune fille qui m'a beaucoup surprise. Sa facilité d'adaptation a été remarquable, pourtant ce n'était pas gagné au départ. Mais Enne saisit les enjeux de New Reynes rapidement et s'y accommode à une vitesse impressionnante. Têtue, elle fonce parfois tête baissée mais cela montre aussi beaucoup de courage et de détermination. J'ai beaucoup apprécié son évolution ainsi que les révélations la concernant. Avec du recul, c'était peut être prévisible mais je n'ai rien vu venir. Forte, Enne montre un nouveau visage à la fin, et j'ai hâte de voir ce qu'elle nous réserve par la suite. 

Levi, lui, m'a conquise des qu'il a fait son entrée. Lord des Irons, Levi est dans un sacré pétrin. Cependant, c'est un personnage plutôt altruiste qui n'hésitera pas à aider Enne et qui essaie de maintenir son gang à flot. Mais dans cette ville où tout le monde a sa part sombre, ses amis ne lui veulent pas forcément du bien. Levi va donc devoir jouer ses cartes sur plusieurs fronts et la partie n'est pas gagnée d'avance. 

J'ai beaucoup aimé le principe des 3 gangs: les Irons, les Scarhands et les Doves. Chaque clan a son territoire et ses règles de rue. C'est un concept qui n'est pas neuf mais qui fonctionne très bien. De même que les deux grandes familles ennemies qui se disputent le pouvoir. Entre les Augustine et les Terren, c'est la guerre. Et tous les coups sont permis... 

La noirceur de la ville est omniprésente et nos personnages vont en faire les frais, se retrouvant embarqués dans des complots diaboliques. L'auteure pend un malin plaisir à nous torturer en instaurant un compteur. En effet, l'histoire se déroule sur 10 jours et à la fin du temps imparti, on sait que la partie sera finie. Je ne vous raconte pas mon état lors des derniers chapitres. J'ai cru que mon coeur allait sortir de ma poitrine tant j'étais stressée pour Enne et Levi, et parce que la ville m'écrasait horriblement. 

Un mal pour un bien puisque cette adrénaline rend la lecture assez addictive, on reste toujours curieux et on est toujours surpris par les différents twists. Autre point super intéressant quoiqu'un peu discret, c'est la magie présente. Cela apporte une autre dimension au récit. Quand je vous disais que ce roman me faisait penser à Six of Crows, je n'exagérais pas. Cependant, je l'ai trouvé un poil plus sombre et plus sanglant. 


En bref, Ace of Shades devrait plaire à tous les fans de Six of Crows avec ses gangs, sa mafia, sa magie et sa ville à la noirceur oppressante. Malgré un fil conducteur simpliste, les révélations nous tiennent en haleine, de même que cette ambiance très stressante. Porté par des personnages très intéressants et attachants, ce premier tome pose les bases d'un univers complexe, sombre et très prometteur pour la suite. 

22 février 2018

Une lueur d'espoir de K.A Tucker

une lueur d'espoir

  • Nom: Une lueur d'espoir de K.A Tucker
  • Lu en: français
  • Pages: 596 pages
  • Sorti le: 1er février 2018
  • Editeur: Hugo Roman
  • Fiche: présentation officielle
  • VO: paru sous le nom Until it fades le 27 juin 2017
  • Tome Unique

Catherine Wright habite en Pennsylvanie, dans une petite ville où la population atteint tout juste deux mille habitants en dehors de la saison touristique. Elle est serveuse et s’occupe de sa fille de cinq ans. Une nuit, alors qu’elle rentre dans le brouillard d’un énième » blind date » organisé par sa patronne et amie Lou, elle tombe sur une voiture encastrée dans un arbre. Elle intervient et parvient à sauver la vie d’un des occupants avant que le véhicule s’embrase. Elle ne saura que bien plus tard qui elle a sauvé : Brett Madden. La star de hockey, héros national. Mais Catherine a déjà eu son heure de gloire quelques années auparavant, et la dernière des choses qu’elle souhaite, c’est d’être à nouveau sous la lumière des projecteurs et de voir son passé ressurgir. Elle ne révèle pas son identité. Et ça marche. Un moment… Jusqu’au jour où elle trouve l’homme qu’elle a sauvé devant sa porte. Il veut juste la remercier, mais il va bouleverser sa vie. L’amitié qu’ils ressentent l’un pour l’autre, dès les premiers mots échangés, se transforme peu à peu en quelque chose de plus profond que ni l’un ni l’autre ne s’attendait à ressentir. Un sentiment que Catherine n’est pas certaine de pouvoir gérer, un sentiment auquel elle a du mal à croire… Comment une superstar comme Brett Madden pourrait-il s’intéresser à une femme aussi normale que Catherine ? Combien de temps avant que cette étincelle qu’elle voit briller dans ses yeux ne s’éteigne ?

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Depuis que je me suis remise à la romance contemporaine fin de l'année dernière avec les fabuleux Sarah Morgan, j'avoue que je m'intéresse de très près à ce genre qui me plait beaucoup actuellement. C'est léger, rêveur, tout ce qu'il me faut. Une lueur d'espoir m'a fait envie des que j'ai lu les premiers avis. C'était comme une évidence: il me le fallait. 

Pour une fois, j'ai privilégié la version française, inaugurant ainsi ma collection Hugo Romans. Si la couverture donne bien en vrai, je regrette néanmoins les nombreuses fautes présentes dans la traduction. Un point qui me semble important de souligner car cela aurait pu être évité. De plus, cela m'a un peu gâché mon plaisir. Plus j'avançais, plus j'avais peur de découvrir d'autres coquilles. Heureusement, l'histoire est suffisamment prenante pour qu'on arrive à passer au-dessus. 

Parlons-en justement de l'histoire. Elle m'a vraiment enchantée. Nous suivons Catherine, une jeune femme de 24 ans qui tente de se construire une vie normale après le désastre survenu 7 ans plus tôt, en 2010.  Aujourd'hui maman d'une petite fille, Catherine reste traumatisée de cet épisode de sa vie, qui aura tout chamboulé: en plus de l'arrivée de Brenna, Cath a dû abandonner le lycée et ses relations familiales se sont dégradées. Pour autant, la jeune maman essaie de tout faire pour offrir un maximum à son enfant, à commencer par se démener à son travail de serveuse. Elle était loin de s'imaginer que cette petite routine bien huilée allait voler en éclat au moment où sa bravoure lui dictera de sauver la vie d'un homme d'un accident de voiture grave. 

Cet homme, c'est Brett Madden, joueur de hockey très connu. Passionné, doux, altruiste, compétitif et beau à tomber par terre. Lorsque les deux jeunes gens se rencontrent enfin, c'est l'étincelle. Mais est-elle réellement sincère, ou seulement sous le coup de l'émotion? Car il faut l'avouer: ils vivent dans deux mondes totalement opposés. Pourtant, quelque chose de fort se crée et c'est tout ce que j'ai aimé dans ce livre. Brett et Catherine apprennent à se connaitre lentement mais surement, il y a une certaine progression dans leur amour, et cela ne le rend que plus beau. Parce qu'au début, on doute un peu, comme eux, sur la viabilité de ces sentiments. Vont-ils perdurer dans le temps? Brett est-il vraiment sincère ou n'est qu'une passade suite au choc de l'accident? 

A travers ces doutes, ces changements, on assiste aussi à la transformation de Catherine, jusque là très renfermée. Elle va prendre conscience que sa vie peut s'améliorer, que rien n'est écrit dans le marbre et que l'avenir peut réserver de belles surprises. C'est une jeune femme blessée qui va s'ouvrir peu à peu et qui se montre des lors, très touchante. 

J'ai beaucoup aimé Brett aussi - il peut aussi venir se présenter spontannément à ma porte quand il veut - qui dégage beaucoup de sensibilité. C'est sincèrement le trait de caractère que je retiendrai de ce beau gosse, outre son courage et sa passion pour le hockey. Avec Catherine, je les ai trouvés plutôt complémentaires. 

Au délà d'une histoire d'amour, Une lueur d'espoir, c'est aussi une histoire de famille, de pardon. Ce roman porte tellement bien son nom. Et même si je n'aurai pas été contre une centaine de pages supplémentaires, j'ai refermé ce livre avec le sourire et du baume au coeur. 


En bref, j'ai adoré ce roman plein d'espoir, d'amour et de sentiments. C'est une lecture doudou qui donne le sourire et qui réchauffe le coeur, portée par des personnages crébibles et attachants. Avec une plume simple et très fluide, Une lueur d'espoir se savoure, et nous promet de passer un moment fabuleux aux allures de conte de fées.

21 février 2018

La couleur du mensonge de Erin Beaty

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  • Nom: La couleur du mensonge de Erin Beaty 
  • Lu en: français
  • Pages: 512 pages
  • Sorti le: 22 février 2018
  • Editeur: Lumen
  • Fiche: présentation officielle
  • VO: paru sous le nom The traitor's kiss le 9 mai 2017
  • Premier tome d'une trilogie

Sage Fowler, seize ans, est une bâtarde recueillie par un oncle riche et respecté. Sa seule chance de s'en sortir ? Faire un beau mariage. Elle se présente donc chez une des entremetteuses chargées de l'évaluation du potentiel de chaque candidat – des femmes qui font et défont les fortunes d'une famille, d'une région, d'un pays tout entier. Mais avec sa légendaire indiscipline et sa langue trop acérée, elle échoue lamentablement. Amusée par son cynisme et son sens aigu de l'observation, la marieuse fait toutefois d'elle son apprentie. Sage s'embarque donc avec un groupe de beaux partis triés sur le carreau dans un périple vers la capitale. Cette précieuse cargaison est escortée par un bataillon de soldats d'élite qui ne tardent pas à réaliser qu'ils sont sur le point de se jeter dans la gueule du loup : le pays voisin, qui prépare une invasion, s'est allié avec certains des seigneurs locaux, et chaque étape du voyage pourrait bien être la dernière. Spécialiste des missions de reconnaissance, l'un des membres de la troupe recrute alors l'aide de Sage. Mais plus elle avance dans sa mission, plus elle découvre, horrifiée, que tout le monde joue double jeu... à commencer par son recruteur lui-même ! Et, doucement, le piège se referme sur elle... Identités secrètes, machinations politiques et jeu de dupes passionné, La Couleur du mensonge fait monter les enchères jusqu'à un final surprenant.

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 J'avais repéré ce titre en VO l'année dernière pour sa très belle couverture fleurie (je suis faible!) et c'est une excellente surprise de le trouver en VF chez Lumen Editions. Alors forcément je voulais absolument le lire mais je dois vous avouer que j'ai été surprise par le rythme assez lent et "intellectuel" de l'intrigue. Ce n'est pas un roman à suspense ou même à ambiance comme je peux souvent les préférer... c'est un roman/ romance qui joue sur une intrigue d'espionnage et de quiproquos identitaires.

Tout commence lorsque Sage Fowler, 16 ans, est envoyée par son oncle chez une entremetteuse/ marieuse Maîtresse Rodelle. A Demora, ces marieuses professionnelles sont chargées de faire et défaire les unions, les alliances et les mariages arrangés au sein des plus influentes familles du royaume. Le Concordium a lieu tous les cinq ans à la capitale et Maîtresse Rodelle accompagne les élues afin d'observer les différents partis possibles pour chacune. Sage est orpheline et recueillie par son oncle qui a décidé de se débarrasser d'elle en la mariant. Mais Sage a un tempérament plutôt fougueux, indiscipliné. Intelligente, au regard aiguisé et à la langue fourchue!! Car Sage n'entend pas du tout se marier et fait tout pour échouer son entrevue avec Maîtresse Rodelle. La situation est amusante et l'entremetteuse repère vite les qualités de la jeune fille dont son sens de l'observation et de la déduction. Elle propose ainsi à Sage de devenir son apprentie marieuse...

 La Couleur du mensonge a deux intrigues principales que l'on va suivre dans une narration en alternance (Sage et Quinn) : une intrigue d'espionnage assez drôle en soi puisque Sage se fait passer pour une candidate potentielle au Concordium lors du voyage jusqu'à la capitale, afin de pouvoir observer à sa guise les allées et venues des différents membres de l'armée, différents partis dont le Capitaine Quinn. Sage va se lier d'amitié avec Ash Carter, le cocher du capitaine, qui semble être un pion insignifiant... lui-même diligenter par son capitaine pour surveiller les candidates au Concordium. C'est donc assez drôle de voir comment les uns interagissent avec les autres, sans dévoiler leur vraie identité et/ou fonctions. On est dans un jeu de dupes qui pourrait virer mal lorsque le capitaine Quinn soupçonne Sage d'être une espionne pour les Kimisars...

 D'où la deuxième intrigue que l'on suit en parallèle : une intrigue militaire et politique ou tactique étudiée par le capitaine Quinn qui voit une possible menace des Kimisars, pays limitrophe, pour la conquête du royaume de Demora. Le capitaine Quinn est chargé d'escorter les jeunes filles candidates au Concordium et de surveiller par la même occasion les différents mouvements des troupes ennemies. Ainsi on évolue dans une double intrigue d'espionnage, d'identités secrètes, de complots politiques à la Game of Thrones où chaque personnage, mauvais ou bon, jouent un double jeu.Il y a d'ailleurs à ce propos une grosse révélation vers la fin du roman (mais que j'avais deviné!!) qui bouleverse la donne sur bien des choses.

 Le roman est porté par une héroïne plutôt percutante et intelligente dont le sens de la débrouillardise, de la séduction et de la finesse lui vaudra bien de sortir de certaines déconvenues. J'ai adoré sa relation avec Ash Carter qui lui-même va faire appel à son sens de l'analyse et à ses idées pour aider l'armée demorienne. Alors si l'intrigue se tient bien et est bien ficelée, elle manque toutefois d'action mais on est dans une sorte de The Curse où l'auteure joue plus sur la stratégie de l'esprit que sur l'action. Ca fonctionne ou pas... car plus de 500 pages c'est un peu long voire trop descriptif par moments. Ce qui m'a énormément plu c'est qu'une bonne partie de l'intrigue ressemble un peu au Jeu de l'amour et du hasard, pièce de théâtre de Marivaux avec des dialogues captivants, des échiquiers mis en place et un double-jeu de masques savamment conçu. Ca c'était vraiment sympa à lire et à découvrir.


En bref, j'ai passé un bon moment de lecture grâce à cette aventure divertissante. Et je trouve que le livre paraît au bon moment, mois du carnaval!! J'ai été plus séduite par l'intrigue d'espionnage/ identité que celle militaire car pour moi l'auteure excelle dans le jeu des personnages et non dans l'action ou le suspense. Les deux rebondissements majeurs ont été très vite déduit et donc m'ont empêché d'être totalement dans la surprise. Je n'en ressors pas déçue, plutôt amusée et à m'attendant peut-être à quelque chose d'un peu plus fou. L'histoire d'amour est certes prévisible mais dans l'ensemble j'ai bien aimé et je suis curieuse de connaître la suite.

chronique_lael

20 février 2018

Harold et les dragons de Cressida Cowell

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  • Nom: Harold et les dragons de Cressida Cowell
  • Lu en: français
  • Pages: 212 pages
  • Sorti le: 17 janvier 2018
  • Editeur: Hachette Romans
  • Fiche: présentation officielle
  • VO: paru sous le nom How to train your dragon en 2003
  • Premier tome d'une longue saga

J’aurai dû capturer une créature féroce, laide et méchante… Mais je me retrouve avec Krokmou, le dragon le plus petit, minuscule et ridicule que vous ayez jamais vu. De quoi j’ai l’air, moi, avec un dragon flemmard, qui ne m’écoute pas et ne lève jamais sa petite griffe ? Ce n’est pas comme si, en tant que fils du chef, Stoïk la Brute, je n’avais pas deux fois plus la pression ! Alors, vous vous demandez tous comment Harold l’Incapable est devenu le grand Harold Horrib’Haddock, héros incontesté des Vikings ? Eh bien, voici le secret de ma réussite !

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Etant une très grande fan des films d’animations Dragons et plus particulièrement de Krokmou, j’avais très hâte de découvrir l’histoire dont Dreamwork s’est inspiré pour les réaliser.

Lors de notre rencontre, Harold et ses camarades sont en âge de prouver, selon la tradition de la Tribu des Hooligans Hirsute, qu’ils sont de véritables héros. Pour cela, ils doivent capturer un Dragon sauvage et le dresser ensuite. S’ils échouent, ils sont bannis par les leurs. Malheureusement pour Harold Horrib’ Haddock, fils de Stoïck la brute et chef de L’île de Beurk, il n’a rien d’un héros. Cependant, cette épreuve va changer à jamais sa vie. Alors, comment Harold gagne-t-il le respect de sa tribu ?

Ici, le roman est bien différent du film d’animation qui l’a inspiré, car les habitants de l’île de Beurk ne chassent pas les Dragons, mais ils les dressent depuis de très nombreuses générations. D’ailleurs, à part Harold et Rustik, les autres personnages du film d’animation n’existent pas. Malgré ces caractéristiques, l’univers reste très semblable et l’humour et les jeux de mots ne manquent pas à l’appel. Bien au contraire! J’étais donc ravie de retrouver ces aspects là.

Ce roman de 212 pages est rapide à lire avec ses courts chapitres. De plus, l’action très présente donne la dynamique nécessaire à l’histoire pour qu’elle soit addictive. Résultat, le livre se dévore en un rien de temps. Ce que j’ai aussi beaucoup apprécié, c’est que l’histoire possède une vraie fin à cette aventure. Il n’y a pas de cliffhanger qui pourrait créer une frustration pour le lecteur.

Du côté des protagonistes, je ne vous parlerai que d’Harold afin de vous laisser plus de surprises. Celui-ci va s’étonner lui-même en se rendant compte qu’il est plus courageux qu’il ne le pense. Résultat, il créé de belles surprises auprès des habitants de l’Île de Beurk.

Pour finir, la plume de l’auteure est adaptée aux enfants de 9/10 ans. Elle est simple, drôle et entrainante. Le grand plus, c’est que le livre est rempli d’illustrations qui semblent être réalisées par des enfants.


En bref, le roman est très différent du film d’animation, mais j’ai tout de même passé un très bon moment. L’humour présent grâce aux jeux de mots et les nombreux dessins offrent une histoire et un objet livre qui plairont aux lecteurs de tous âges.

 

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17 février 2018

Girlhood de Cat Clarke

Girlhood

  • Nom: Girlhood de Cat Clarke
  • Lu en: français
  • Pages: 360 pages
  • Sorti le: 5 octobre 2017
  • Editeur: Collection R
  • Fiche: présentation officielle
  • VO: paru sous le nom Girlhood le 4 mai 2017
  • Tome Unique

L’amitié, c’est comme une allumette…… il suffit d’une étincelle pour se brûler les doigts. J’ai sombré quand ma soeur jumelle est morte, et mes amies m’ont reconstruite, morceau par morceau. Depuis, je pensais que jamais rien ne pourrait nous séparer. Jusqu’à ce que débarque cette nouvelle fille…

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 La première chose que je pourrais vous dire sur Girlhood c'est que ce n'est pas mon préféré ni le meilleur roman de l'auteure (face à Cruelles et Revanche qui m'ont marqué). Pourquoi ? Et bien on commence à saisir la spécialité de Cat Clarke c'est-à-dire le thriller adolescent qui monte en tension et révèle une finale dramatique. Bien que les thèmes abordés soient importants, j'ai ressenti moins d'intensité en lisant l'histoire de Harper, soeur jumelle de Jenna.

Jenna est décédée d'une crise cardiaque suite à sa maladie : l'anorexie. Harper vit dans la culpabilité constante car c'est elle qui a parlé de régime et lorsqu'elle a vu que chez Jenna cela prenait des proportions déraisonnables, il était déjà trop tard. Pour fuir la pesanteur et la morosité du climat familial, Harper décide d'aller en pensionnat, pour prendre en main sérieusement ses études. La vie se passe bien, elle se fait un groupe d'amies qui chacune ont la tête sur les épaules, ont une passion. Le courant passe. Puis arrive une nouvelle fille Kirsty. Entre Harper et Kirsty, tout de suite c'est l'harmonie émotionnelle. Elles se comprennent. Elles ont vécu les mêmes épreuves. Elles ont perdu une soeur et c'est comme si elles avaient besoin d'en trouver une autre. La complicité naît de leur douleur commune. Harper se confie, entame des conversations qu'elle n'a pas avec ses autres amies. C'est sincère, c'est profond... et non dénué de sentiments complexes voire affectifs. Jusqu'au moment où petit à petit, la cassure avec ses amies l'éloigne de tout ce qu'elle a vécu...

 Plusieurs thèmes sont abordés dans Girlhood : le deuil, la culpabilité, l'amitié, l'orientation sexuelle et identitaire, la jalousie,, la confiance, les rivalités, la maladie, les mensonges. Le lecteur est pris dans cette relation particulière, évoluant vers un schéma dangereux, exclusif et malsain. On sent que Kirsty n'est pas nette mais on ne sait pas de quoi il en retourne vraiment. Certes il y a donc du suspense mais le climat est beaucoup moins pesant que dans les autres romans de Cat Clarke. Si je me suis attachée au personnage de Harper, je la trouve également parfois trop immature et influençable. Cela m'a dérangé. Par contre, j'aime beaucoup le style d'adolescentes que décrit Cat Clarke : ce sont souvent des filles sérieuses, qui ont des passions, des passe-temps (musique, sport) et prennent à coeur leurs études. C'est un aspect très positif de l'adolescence. 

 Vous l'aurez compris, j'ai vu venir les ficelles de l'intrigue très vite en cernant le personnage ambigu et complexe de Kirsty mais la révélation reste tout de même poignante et déchirante. Il y a beaucoup de psychologie, si bien qu'il est impossible de lâcher le livre tellement les questions fusent, l'envie de savoir est là, entre addiction et frénésie. J'ai été bluffée, surprise par certains rebondissements et révélations qui rendent l'intrigue encore plus dramatique. J'ai beaucoup aimé ce roman pour ce côté intelligent, cette réflexion sous-jacente sur les apparences, la vraie nature de personnes que l'on croyait bien connaître et qui nous déçoivent, ce suspense captivant et divertissant et toutes ces émotions contradictoires, entières qu'il met en avant. J'ai aimé voir le processus par lequel Harper commence à voir clair dans le jeu de Kirsty.


En bref, si ce n'est pas, à mon sens, le plus abouti et le plus intense des Cat Clarke, Girlhood reste un roman YA efficace et prenant à suivre. L'écriture de Cat Clarke est sans conteste percutante, directe, franche, avec cette force de caractère qui lui est propre. A l'instar de Cruelles et Revanche, c'est que derrière son rythme efficace, addictif et cette incroyable capacité à parler de l'adolescence, il y a beaucoup de profondeur dans ses propos. La fin, bien que trop rapide, m'a bouleversée et émue.

chronique_lael

15 février 2018

Unearthed de Amie Kaufman & Meagan Spooner

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  • Nom: Unearthed de Amie Kaufman & Meagan Spooner
  • Lu en: anglais
  • Pages: 384 pages
  • Sorti le: 9 janvier 2018
  • Editeur: Disney Hyperion
  • Fiche: présentation officielle
  • VF: pas d'infos
  • Premier tome d'une duologie

When Earth intercepts a message from a long-extinct alien race, it seems like the solution the planet has been waiting for. The Undying’s advanced technology has the potential to undo environmental damage and turn lives around, and Gaia, their former home planet, is a treasure trove waiting to be uncovered. For Jules Addison and his fellow scholars, the discovery of an alien culture offers unprecedented opportunity for study… as long as scavengers like Amelia Radcliffe don’t loot everything first. Mia and Jules’ different reasons for smuggling themselves onto Gaia put them immediately at odds, but after escaping a dangerous confrontation with other scavvers, they form a fragile alliance. In order to penetrate the Undying temple and reach the tech and information hidden within, the two must decode the ancient race’s secrets and survive their traps. But the more they learn about the Undying, the more their presence in the temple seems to be part of a grand design that could spell the end of the human race…

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~ ENGLISH REVIEW~ 

This first book in this new duology by Amie and Meagan is quite good! I have to admit that the beginning was a bit confusing but in the end, I really appreciated my reading. The adventure is fun and entertaining enough. It's like we were in a world like Indiana Jones or Stargate. I really enjoyed exploring this Aliens's Temple and this futuristic atmosphere. It was so exciting! Amelia, our heroine was a real badass, and Jules was so touching. The whole book is totally fun and nice to read, so much to discover. But if I'm honest, even if this book is very good, it doesn't surpass the perfect Illuminae.

Après un début assez difficile en matière de vocabulaire anglais, je me suis totalement plongée dans Unearthed, un mélange de dystopie, de science-fiction et de romance. En fait ce qui m'a gêné au début de ma lecture c'était que je ne comprenais pas les détails sur le père de Jules Addison, chercheur scientifique qui s'est retrouvé en prison à cause d'un conflit d'intérêts en lien avec les ressources de la Terre. Du coup cette partie là me dérangeait réellement pour comprendre les enjeux du personnage Jules Addison, son fils... puis je ne sais pas pourquoi au moment où les personnages rentrent dans le temple alien, j'ai été happé par l'action et tout s'est décanté comme par magie. J'ai absolument tout saisi, ce qui a rendu ma lecture bien plus efficace et prenante... Il faut savoir que je comprends absolument tous les dialogues mais que les parties descriptives sur les décors, les explications éthiques par exemple sont plus compliqués pour moi. Après 100 pages, dans Unearthed, je n'ai plus du tout eu ce souci.

Mais reprenons depuis le début. Amelia Radcliffe, une pilleuse de trésors se rend sur Gaia, une planète ancienne d'un peuple alien aujourd'hui éteint, pour trouver un moyen de sauver sa soeur. La technologie avancée des aliens a le potentiel d'annuler les dommages environnementaux, de pallier au manque de ressources naturelles et de transformer des vies humaines. Gaia, leur ancienne planète, détient un trésor qui attend d'être découvert. Une sorte d'Indiana Jones version SF !! Amelia est en très mauvaise posture face à d'autres chasseurs mais Jules Addison débarque... Ils s'enfuient tous deux d'une dangereuse altercation et décident de s'associer afin d'explorer un temple alien nommé L'Immortel (The Undying) mais chacun a ses raisons personnelles. Jules à des fins archéologiques pour tenter de créditer la parole de son père contre celle du monde entier et prouver que le "trésor" est la clé menant à la compréhension d'un message alien et expliquant que leur but est de détruire la Terre (alors que les autres chercheurs croient le contraire et que la technologie alien pourrait sauver l'humanité qui se meurt). Alors qu'Amélia, pilleuse/ chasseuse a mis à prix ce fameux "trésor", cette relique valant un gros paquet d'argent. Argent dont elle a besoin pour sauver sa soeur. Les différents enjeux pour lesquels Mia et Jules se sont introduits clandestinement sur Gaia les mettent immédiatement en désaccord mais très vite ils vont se confier et apprendre ce qui se dévoile derrière les silences et les larmes... Avec ses techniques d'archéologue, Jules va exhumer les ruines de ce temple, déchiffrer les hiéroglyphes et les secrets détenus dans les murs, et tenter de percer le mystère de cette race ancienne... tandis que Mia va l'aider à s'en sortir vivant en déjouant les différents pièges qui se présentent à eux.

Unearthed ou l'art de nous attirer dans les tunnels d'un temple alien avec ses hautes technologies... on est dans une ambiance à la Indiana Jones qui m'a énormément plu et qui rythme l'action, le suspense. Du côté de la romance il n'y a rien d'inédit, les personnages se dévoilent à leur tour, les couches de protection tombent une à une pour livrer une romance attendrissante mais trop banale. Amélia est une héroïne intelligente et drôle, avec un sens de la répartie assez "qui casse" (comprenez la référence au film Kick Ass). Elle est totalement badass et je l'ai beaucoup aimé. Jules est un nerd, une sorte de petit érudit incroyablement gentil, un insupportable je sais-tout et totalement naïf, ce qui le rend attachant. Je l'ai adoré! Comment se faire confiance alors qu'ils visent des buts radicalement opposés ?

Côté intrigue, on pénètre dans ce temple avec une tonne de questions. Il y a des super séquences d'action, des explosions, des pièges "puzzles" genre comme dans le film "Cube". C'était à la fois excitant et vraiment prenant. Il y a des pics d'adrénaline qui frisent la crise cardiaque (manque d'oxygène, tirs et fusillades, course-poursuite car ne l'oublions pas nos héros sont pris en chasse par un groupe de pilleurs). La fin, mes amis!! La fin ne me donne qu'une envie c'est de me plonger dans la suite même si je pense que les auteures ne vont rien révolutionner et qu'elle sera peut-être en dessous de ce premier tome. Le seul bémol c'est la multitude de petites descriptions plus ou moins longues qui expliquent les conclusions du père de Jules et dans lesquelles je me suis perdue.


En bref, ce premier tome est plutôt bon! Notez qu'on nage en plein Indiana Jones dans l'espace avec un peu de Stargate et de Doctor Who. L'aventure est suffisamment amusante et divertissante. Ce qui m'a le plus fait kiffer c'est l'exploration d'un temple alien en mode archéologie mêlant linguistique et mathématiques! (mais ça manque de visuels, de schémas, de dessins) Alors ça c'est vraiment la partie de l'intrigue vraiment fun! Imaginez donc un melting pot de tout ces ingrédients : monde futuriste, temple alien, pilleurs de tombes, technologie extraterrestre... L'ensemble est sympa à découvrir même si pour moi, on est loin de l'originalité d'un Illuminae.

chronique_lael

 

14 février 2018

Les Belles de Dhonielle Clayton

Les Belles

  • Nom: Les Belles de Dhonielle Clayton
  • Lu en: français
  • Pages: 486 pages
  • Sorti le: 22 février 2018
  • Editeur: Collection R
  • Fiche: présentation officielle
  • VO: paru sous le nom The Belles le 6 février 2018
  • Premier tome d'une série

Dans le monde opulent d’Orléans, les gens naissent gris, ils naissent condamnés, et seules les Belles peuvent, grâce à leur talent, les transformer et les rendre beaux. En tant que Belle, Camélia Beauregard est presque une déesse dans cet univers où triomphe le culte des apparences. Or Camélia ne veut pas se contenter d’être une Belle. Elle rêve de devenir la favorite choisie par la reine d’Orléans pour s’occuper de la famille royale et d’être reconnue comme la plus douée du pays. Mais une fois Camélia et ses soeurs Belles arrivées à la cour, il s’avère que la position de favorite tient davantage du cauchemar. Derrière les ors du palais, les noirs secrets pullulent…

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J'avais repéré Les Belles depuis son annonce en VO il y a de cela de nombreux mois. J'avoue que j'étais très curieuse de lire ce roman qui traitait la Beauté comme sujet. A l'heure où nous vivons dans une société qui privilégie l'image à d'autres traits plus importants, il était quasiment impératif que je découvre ce livre. 

Imaginez un monde gouverné par la Beauté. La légende raconte que le Dieu du Ciel tomba amoureux de la Déesse de la Beauté. Il lui offrit le soleil, la lune, et tout ce dont elle rêvait. Le temps passa et la Déesse devint plus attachée à ses enfants. Furieux et jaloux d'être délaissé, le Dieu lança une malédiction sur les futures générations: à partir de maintenant ils seront tous gris et ternes. Pour essayer de réparer cela, la Déesse créa alors les Belles, ces êtres magnifiques pouvant rendre la Beauté aux gens au moyen de puissantes Arcanes. 

Des générations et des générations plus tard, Camélia Beauregard, et ses autres soeurs, s'apprête à vivre le moment le plus important de sa vie: se présenter au monde et devant la famille royale d'Orléans. A l'issue de son passage, la reine devra élire la Favorite, soit la meilleur d'entre toutes. Camélia, assez audacieuse, espère obtenir ce rôle qu'elle convoite depuis toujours. Elle est très loin de se douter que tout ne va pas se dérouler comme prévu et pire encore... 

L'intrigue est vraiment excellente. Au départ, j'avoue avoir été septique, ayant peur de suivre une réplique de La Sélection mais il n'en fut rien. Si le début est un peu long, passés les 40% de lecture, on ne lâche plus le livre. Au fil des pages, le scénario s'intensifie, se complexifie, s'horrifie pour nous tenir en haleine jusqu'à la fin. Vous vous en doutez, à la Cour, tous les coups sont permis. Et notre pauvre Camélia va l'apprendre à ses dépends.

La jeune fille est un personnage assez controversé. Tantôt courageuse, tantôt naive, Camélia ne maitrise pas son jeu. D'un certain point de vue, on peut la comprendre, vu qu'elle a toujours rêvé d'être la favorite. Son image de ce rôle est tellement précis que Camélia - dite Camille pour les intimes - ne prend pas la mesure des enjeux. Heureusement, il faut avouer que son caractère têtu lui vaudra pas mal de bonnes réparties et son intelligence lui permettra d'y voir clair dans les machinations qui l'entourent, même si c'est parfois avec un temps de retard. J'admets que durant la lecture je ne savais pas trop si je l'appréciais ou non mais elle a réussi à me convaincre.

Ce que j'ai apprécié particulièrement, c'est ce mythe sur Les Belles. On en sait pas encore grand chose mais les quelques brides sont fascinantes. J'ai beaucoup aimé aussi le lien qu'entretiennent toutes les soeurs de cette génération. A travers des ballons-postes, elles s'écrivent, s'encouragent, ne s'oublient pas. J'ai vraiment très hâte d'en apprendre davantage sur leurs pouvoirs, leurs aptitudes car de ce qu'on en voit, c'est déjà phénoménal. 

Dans un monde où la Beauté règne, les Belles peuvent vous changer votre apparence au gré de vos envies. C'est un rituel particulier et il faut se montrer assez résistant à la douleur pour espérer être beau. Un adage bien connu encore aujourd'hui et qui pose toujours autant question. Dans ce roman, outre une intrigue fictive et fantasy, on ne peut s'empêcher de s'interroger sur le pouvoir qu'à la Beauté. Quel prix est-on prêt à payer pour se faire remarquer? A quel jeu est-on prêt à jouer pour être au coeur des tendances et écraser ses concurrents? Car dans cet univers, chacun veut pouvoir surpasser l'autre. Cela entraine la folie, voire pire encore. En est-on si loin aujourd'hui? Sous une autre forme, l'image nous poursuit partout, nous forçant à être plus beau, plus mince, toujours plus au top. 

Les Belles est donc un roman passionnant où se mêle action, jeu de pouvoir et questions d'actualité. Je suis agréablement surprise par cette histoire qui va crescendo plus on avance, finissant en apothéose, avec la promesse d'une suite palpitante et pleine de nouvelles révélations. 


En bref, j'ai adoré découvrir ce livre passionnant et original qui va crenscendo au fur et à mesure de notre progression. Si la mythologie des Belles reste encore un peu discrète, l'action et les complots compensent notre curiosité et nous tient en haleine. Avec un sujet plus que d'actualité sur la Beauté et l'image que l'on revoie, Les Belles se révèle être un roman bien dosé et intelligent. 

11 février 2018

[Cinéma] Le Labyrinthe 3: Le remède mortel

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  • Nom: Le Labyrinthe 3: Le remède mortel
  • Avec: Dylan O'Brien, Thomas Brodie-Sangster, Kaya Scodelario
  • Genre: Science-fiction
  • Sorti le: 31 janvier 2018 (Belgique), 7 février 2018 (France)

Thomas et les Blocards s’engagent dans une ultime mission, plus dangereuse que jamais. Afin de sauver leurs amis, ils devront pénétrer dans la légendaire et sinueuse Dernière Ville contrôlée par la terrible organisation WICKED. Une cité qui pourrait s’avérer être le plus redoutable des labyrinthes. Seuls les Blocards qui parviendront à en sortir vivants auront une chance d’obtenir les réponses tant recherchées depuis leur réveil au cœur du Labyrinthe.

J'avais très hâte de pouvoir aller au cinéma voir Le remède mortel et pour cause, j'avais lu d'un avis que le film était totalement différent du livre. Une excellente nouvelle pour moi qui n'avait pas du tout apprécié le roman, que j'avais trouvé tordu et sans queue ni tête. 

Le film, quant à lui, offre un fil conducteur bien plus respectable avec un scénario qui tient la route et une fin bien plus cohérente. En général j'aime quand les adaptations de livres restent fidèles, mais il y a des cas, comme celui-ci, où il vaut mieux s'éloigner du support original pour proposer du grand spectacle et quelque chose de plus crédible. 

Crébible à la sauce américaine bien sur. Nous restons dans un blockbuster classique qui nous mène par des scènes d'action à n'en plus finir. Certaines sont tellement prévisibles qu'on en rit, d'autres sont tellement grotesques qu'on lève les yeux au ciel. Malgré tout, j'ai aimé ce rythme effreiné qui ne nous permet aucun répit. C'est prenant et le film défile sous nos yeux à vitesse grand V. 

Le scénario tient donc des grandes lignes du roman. Ce fut pour moi un des points forts du film car il nous offre une meilleure compréhension des enjeux. C'est aussi mieux amené, coordonné et bien que je sois contente que le livre soit un peu oublié, il y a certains passages clés que j'attendais avec impatience, inévitables, qui m'ont émue même si je savais déjà ce qu'il en retournait. Je pense que tout le monde sait à quel moment je fais référence. C'est pour moi LA scène du film, tout en émotion et rage et colère et tristesse. 

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Thomas est aussi bien plus appréciable, plus altruiste, plus humain. Je me rappelle que dans le bouquin, je ne pouvais pas le supporter. Ici, il fait preuve de plus de maturité, il est aussi plus sociable, pensant à ses amis, se battant pour eux. Un gars courageux qui saura reconnaitre ses torts, ceux des autres et les pardonner. Bien évidemment, Thomas ne serait pas ce qu'il est sans ses amis, Newt, Minho et Fryepan pour ne citer qu'eux. Des personnages que j'adore. Du labyrinthe, il ne reste plus grand monde mais on ressent le lien avec tous les blocards. Et comme dirait Newt: "Nous avons commencé cette aventure ensemble, nous la finissons ensemble." L'amitié est donc le centre de cette trilogie, que ce soit entre les Blocards ou les nouveaux comme Brenda et Jorge, totalement plus sympas dans l'adaptation que dans l'oeuvre originale. 

Si dans le premier volume, nous étions un peu à l'âge de pierre, pour ensuite se retrouver sur des terres brulées, ce troisième film est assez violent - comme dirait Newt, encore une fois - et nous catapulte au coeur d'une ville dernier cri, très futuriste avec ses inombrables tours de verre. Le choc est intense mais ce changement totalement bienvenu. Les effets visuels, vous l'imaginez, sont grandioses. On en prend plein la vue. 

Enfin, mention tout de même au jeu d'acteurs que j'ai trouvé très bon, que ce soit Dylan, Thomas, Ki Hong ou Kaya, ils ont tous muris. C'est un plaisir de les revoir tous ensemble, on sent une réelle amitié et c'est pour moi le plus gros point fort de cette trilogie. Ils portent à eux tous toute l'histoire. 


En bref, cette conclusion m'a totalement ravie. Je suis très contente que le film se soit éloigné du roman pour offrir une histoire plus cohérente, moins fantasque et plus humaine. Malgré le côté prévisible du scénario, on en reste pas moins scotché par tant d'action et le temps passe à toute vitesse. Mention spéciale à certains passages très émouvants qui donnent plus de profondeur aux personnages et à l'histoire. Une trilogie bien amenée et qui se termine comme il se doit. 

10 février 2018

The Rain [The Rain #1] de Viginia Bergin

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  • Nom: The Rain [The Rain #1] de Viginia Bergin
  • Lu en: français
  • Pages: 384 pages
  • Sorti le: 20 septembre 2017
  • Editeur: Bayard Jeunesse
  • Fiche: présentation officielle
  • VO: paru sous le nom The Rain le 17 juillet 2014
  • Premier tome d'un dyptique

Une pluie mortelle s'abat sur Terre : l'humanité est menacée de disparition. Ruby, 15 ans, part à la recherche de son père. Je m'appelle Ruby Morris, et voici mon histoire, si vous la lisez, vous avez énormément de chance d'être encore en vie. Question : Quand faut-il abandonner tout espoir ? a) Maintenant. Immédiatement. On est foutus. b) Dans deux semaines, environ. c) Jamais. d) J'imagine qu'il pourrait y avoir un d), mais s'il existe, je ne l'ai pas encore trouvé...

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Imaginez les beaux jours reviennent, parsemés de nuages et de petites pluies fines, histoire de rafraîchir les rayons de soleil qui chauffent doucement la peau. Les gens commencent à préparer des fêtes et les premiers barbecues se tentent, car même s'il pleut, oh ce n'est pas grave c'est juste une petit douche!! N'est-ce pas ? Et bien Ruby, 15 ans se trouve à l'une de ces fêtes, faisant trempette dans un jacuzzi du tonnerre en bonne compagnie, un dénommé Caspar McCloud. Et là, après un baiser qui marque le coup d'envoi d'un gros coup de foudre, surgit une pluie torrentielle! Ce n'est pas vraiment ce qu'avait annoncé la météo et c'est bien connu, ils se trompent tout le temps. Alors on rempile les maillots et on file vite à l'intérieur. Et là à la télé passe une alerte Info : " Ne sortez pas de chez vous s'il pleut. C'est dans la pluie. La pluie est mortelle!"

Très vite ceux qui ont été en contact avec l'eau se grattent jusqu'au sang, leur peau s'arrache en lambeaux. Ruby voit son nouveau/futur/ex petit-ami en pleine crise, se frottant le crâne, le visage... Des particules toxiques sont dans l'atmosphère de la Terre et contaminent l'eau. Un scénario catastrophe et franchement plausible que nous raconte Ruby sur un ton franchement décalé, drôle et prenant.

Okay ce n'est pas le roman du siècle mais je me suis amusée comme une folle au cours de ma lecture. Okay on s'y croirait mais il n'y a rien de nouveau sous le soleil car l'auteur réunit ici toutes les ficelles d'un page turner sur la fin du monde, version catastrophe naturelle, changement climatique, pluie toxique. Le ton m'a énormément plu dans le style zombiesque (sans zombies!) avec un air de Bienvenue à Zombieland pour les dialogues et l'humour et Walking Dead pour l'ambiance fin de l'humanité, et rajoutez aussi un peu de Contagion (le film).

Ruby est une héroïne franchement marrante et attachante. Elle va vivre pas mal de péripéties et va vite percuter sur ce qu'il faut faire. D'abord un peu râleuse, agaçante et impulsive telle une adolescente lambda, elle va se révéler fragile face au drame, mais aussi intelligente, évoluant psychologiquement au cours des épreuves qu'elle va devoir affronter.

Pour le reste, les aventures et les actions s'enchaînent et on saisit rapidement le cours de l'intrigue : scènes apocalyptiques, cadavres éparpillés, routes peuplées de voitures désertées, émeutes et scènes de panique (celle dans la piscine est totalement gore!!), pillages et rencontres malveillantes. C'était sympa à lire car le ton est badass, percutant et vous tient en haleine. Du coup même si j'ai deviné certaines actions, le suspense final demeure car les dernières lignes sont sacrément aguicheuses et complètement superficielles par rapport à l'urgence de ce qu'il se passe!!! Et flûte, me voilà devant un dilemme car je n'avais pas envie de lire la suite mais j'ai quand même envie de savoir!!


En bref, je terminerais ma chronique par un QCM tant affectionné par Ruby l'héroïne : a) un roman qui se dévore malgré des ficelles convenues, b) une héroïne un brin immature mais qui évolue dans un style badass. Elle va prendre confiance en elle, s'appuyer sur les conseils de son beau-père et suivre son chemin, selon ses idées, même si elle n'a pas envie de rester seule dans cette situation (pourrie!), c) la fin du monde genre classique mais qui au final nous prend par surprise car c'est drôle!! alors petit d) je m'achète la suite ou bien!!??

chronique_lael

6 février 2018

First Love de James Patterson et Emily Raymond

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  • Nom: First Love de James Patterson et Emily Raymond
  • Lu en: français
  • Pages: 310 pages
  • Sorti le: 31 mai 2017
  • Editeur: Le livre de poche jeunesse
  • Fiche: présentation officielle
  • VO: paru sous le nom First Love le 13 janvier 2014
  • Tome Unique

Moi, c'est Axi. J'ai seize ans. J'ai toujours été une bonne élève, surtout pas du genre à m'attirer des ennuis... Jusqu'à aujourd'hui. Il est exactement 4h30 du matin, je viens de me réveiller et de tirer mon sac à dos de sous mon lit. Je pars. Lui, c'est Robinson. Un jour, je l'ai traité de voyou, histoire de rigoler: il n'a jamais oublié. Il a presque dix-sept ans. C'est mon meilleur ami, mon complice de tous les bons... et moins bons... moments. Alors forcément, quand je lui propose de fuguer pour partir en Road-trip à travers les Etats-Unis, il n'hésite pas longtemps. De toute façon, j'ai tout minutieusement préparé. Ou presque... Car comment aurais-je pu prévoir ce qui nous attendait vraiment?

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Nous rencontrons Axi et Robinson, tous deux adolescents. Un jour, ne supportant plus sa vie trop sage, Axi décide de fuguer et de vivre la grande aventure à travers les États Unis d’Amérique. Mais pour qu’elle ait un sens, elle demande à son meilleur ami Robinson de l’accompagner. Ce dernier accepte sans hésitation et c’est ainsi qu’ils prennent la route tous les deux. Alors qu’ils vont passer des jours et des nuits ensemble, des sentiments vont-ils naitre ?

Dans cette histoire, l’intrigue est centrée sur l’évolution de la grande et forte amitié créée entre ces deux jeunes. Elle démontre également une certaine insouciance de la vie et des premiers émois amoureux. C’est d’ailleurs ce qui m’a touché et chaque lecteur peut aussi s’identifier aux protagonistes avec son propre vécu.

De même, le roman possède une très bonne dynamique avec ces courts chapitres et son découpage en deux parties. Lorsque j’ai commencé ma lecture, je me suis questionnée sur la raison de la mention « première partie ». Pourquoi et dans quelle direction les auteurs veulent-ils m’emmener ? Une fois arrivée au début de la seconde partie, j’ai vite compris que le ton de l’histoire était sur le point de changer.

Du coup, j’ai rapidement compris comment le roman allait se terminer. Mais, j’avais besoin de lire chaque phrase, chaque mot, pour être sûre que je ne me trompais pas. Il n’y a que dans ce genre de cas, où il m’est nécessaire d’agir ainsi.
Du côté des personnages, Axi est une jeune fille « modèle » où l’idée de ne pas suivre les règles la paralyse. Grâce à cette aventure, elle va se découvrir et apprendre davantage qui elle est. Quant à Robinson, il se donne des airs de caïd, mais possède au contraire un cœur énorme.

Pour finir, la plume des auteurs est très fluide et addictive. Une fois que je me suis retrouvée plongé dans ce roman, il m’a été très difficile d’en sortir. D’ailleurs, les émotions dégagées m’ont transpercées et plus particulièrement dans la seconde partie.


En bref, James Patterson est surtout connu pour ses polars, mais ce récit écrit à 4 mains m’a fait passer un très bon moment. On fait la connaissance de deux adolescents attachants qui m’ont beaucoup touché par leur histoire et leur crédibilité. Suivre leur Road Trip à travers les Etats-Unis a été un plaisir, surtout que les photos intégrées donnent une dimension réaliste supplémentaire.

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1 février 2018

Le Gang des Prodiges [Renegades #1] de Marissa Meyer

le gang des prodiges

  • Nom: Le Gang des Prodiges [Renegades #1] de Marissa Meyer
  • Lu en: français
  • Pages: 608 pages
  • Sorti le: 1er février 2018
  • Editeur: Pocket Jeunesse
  • Fiche: présentation officielle
  • VO: paru sous le nom Renegades le 7 novembre 2017
  • Premier tome d'une série

l y a plus de dix ans, les Renégats, un groupe d’hommes et de femmes détenteurs de pouvoirs surhumains, ont vaincu les super-vilains. Ils font désormais régner la paix et la justice. Mais les super-vilains n’ont pas disparu… Parmi eux, Nova, qui a dédié sa vie à la lutte contre les Renégats, responsables de la mort de sa famille. Prête à tout, elle se fait passer pour l’un d’entre eux et infiltre leur repaire afin de les espionner. Mais lorsqu’elle se lie d’amitié avec le fils adoptif des deux principaux Renégats, ses certitudes vacillent…

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Marissa Meyer fait désormais partie de mes auteurs incontournables. Ayant adoré les Chroniques Lunaires et trouvé beaucoup de potentiel à Heartless, j'avais hâte de découvrir sa plume dans un univers tout beau, tout neuf, bien loin des contes revisités. Le moins que l'on puisse dire c'est que Meyer a réussi son pari en proposant un livre original et totalement addictif. 

Malgré ses 600 pages, Le Gang des prodiges se dévore. Pas une seule fois je me suis ennuyée dans cet univers fascinant et très bien construit. Tous les éléments ont leur place pour qu'on puisse vraiment saisir toute la complexité et l'étendue du monde imaginé par l'auteure. 

L'histoire commence dix ans avant le contexte actuel. Nova, alors agée de 6 ans, assiste à la disparition brutale de sa famille. Alors que la petite fille attendait d'être sauvée par les Renégats, réputés pour protéger la population, c'est l'Anarchiste Ace qui la prend sous son aile. Elevée au sein des super-vilains, Nova entretient une vengeance personnelle envers les Renégats qui ont non seulement oublié sa famille mais qui ont finalement réussi à reprendre le pouvoir aux Anarchistes. 

Dix ans plus tard, toujours animée de ce sentiment, Nova et ses compagnons échaffaudent un plan afin d'exterminer une bonne fois pour toute cette bande de super-héros qui n'ont en tête que le pouvoir. Du moins, c'est ce que Nova croit dur comme fer jusqu'à ce qu'elle intègre le quartier général en tant que nouvelle Rénègate, mais agissant pour le compte des super-vilains...

J'ai adoré cette stratégie de l'auteure de nous faire découvrir tout le fonctionnement de cette organisation par le biais de Nova qui n'y connait rien. On se retrouve sur le même pied d'égalité et ainsi, on arrive à mieux cerner les choses. Ou à se sentir encore plus ébranlé. Du point de vue de la jeune fille, les Renégats ne sont pas dignes de confiance... et pourtant! En découvrant les équipes, le Conseil, on a un tout autre sentiment. Si le Conseil se fait plus discret, j'ai été prise d'affection par l'équipe de Nova, à commencer par Adrian, ce jeune homme très créatif qui a un sens aigu de la justice et de bien faire les choses. Timide, altruiste, drôle, Adrian est devenu rapidement mon personnage préféré. Il a évolué dans un environnement radicalement opposé à celui de Nova mais c'est bien connu... les contraires s'attirent. 

Quant à Nova, j'ai eu un peu plus de mal avec elle. J'ai bien saisi son sentiment de vengeance, sa déception et sa colère constantes mais j'ai parfois trouvé qu'elle restait trop froide, trop distante. De fait, je n'ai pas pu vraiment m'y attacher. J'avais espéré voir ses idéaux un peu plus secoués mais la jeune fille campe fermement sur ses positions... ou presque. Au fond, je crois qu'elle n'ose admettre que son équipe de Renégats lui plait bien. 

Outre Nova - alias Nightmare - et Adrian - alias Sketch -, on rencontre une foule de monde et j'avoue que j'étais à chaque fois très curieuse de découvrir le pouvoir de chacun. Du côté des Anarchistes, j'ai bien aimé Honey et Leroy. L'une contrôle les abeilles, guêpes, tandis que l'autre est un master en poisons. Malgré leur statut de super-vilains, ils restent plutôt sympas, réalistes et attachants. Du côté des Renégats, j'ai beaucoup apprécié le duo Oscar/Ruby, plus connus sous les noms de Smokescreen et la Tueuse Rouge. Par contre j'ai détesté Frost qui, comme son nom l'indique, maitrise la glace. Comme quoi, il n'y a pas que des gentils chez les Renégats! 

Malgré un fil conducteur qui peut paraitre simple - l'infiltration de Nova - on se rend compte à quel point tout est bien plus compliqué que cela. Je crois que la première guerre a laissé pas mal de traces des deux côtés et que finalement, il n'y a peut être pas un camp de gentils et un camp de méchants bien défini. C'est tout l'enjeu du roman et l'auteure arrive bien à nous faire douter.  Le final nous laisse dans un suspens terrible que je n'avais absolument pas vu venir. Autant dire que toutes les cartes vont être redistribuées! 


En bref, Le Gang des Prodiges est un roman qui m'a énormément plu grâce à son univers particulièrement bien développé, une action bien présente et une équipe de super-vilains et super-héros à rencontrer. C'est passionnant, prenant et il y a tellement à découvrir qu'on ne peut lâcher le livre. Porté par des personnages à la personnalité bien définie, ce roman pose les bases d'un monde complexe qui nous promet bien des retournements de situation et de belles surprises. 

31 janvier 2018

Après Nous de Myra Eljundir

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  • Nom: Après Nous de Myra Eljundir
  • Lu en: français
  • Pages: 373 pages
  • Sorti le: 23 novembre 2017
  • Editeur: Collection R
  • Fiche: présentation officielle
  • Premier tome d'une saga

Les visages les plus angéliques sont les masques des démons les plus cruels. Jeune fille à la beauté ensorcelante et à la voix envoûtante, Jezebel Kern a tout pour être heureuse... Mais elle porte en elle un secret qui la ronge chaque jour davantage. Lorsque ses parents meurent dans un terrible accident, Jezebel découvre une effroyable vérité sur son passé et le leur. Elle se sent trahie. Son univers s'effondre. Y a-t-il un lien avec son secret ? Qui est-elle vraiment ? Il est des questions dont il vaut mieux ne jamais connaître les réponses. Celles que Jezebel trouvera risquent bien de faire vaciller ses croyances comme sa raison.

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Je ne savais rien et n'ai rien voulu savoir avant d'entamer ma lecture de Après nous. Et dès les premières pages, j'ai été prise dans une ambiance un peu étrange, totalement spéciale et particulière dû notamment à une écriture intelligente qui distille avec subtilité son intrigue. Après nous est une nouvelle saga fantastique Young Adult dont le premier tome m'a vraiment marqué.

J'ai lu beaucoup de romans jeunesse sur le thème de la sorcellerie, un peu moins sur la possession mais tout de même je m'y connais un peu. Sauf que dans Après nous, l'approche est originale et vraiment très habile qui distille un mélange d'angoisse, d'ambiance envoûtante et inquiétante, avec des personnages qui possèdent tous une part de mystère et d'ombre, chacun ayant un secret que l'on va découvrir petit à petit. Jezebel Kern vient de perdre ses parents suite à un terrible accident. Elle est recueillie dans une famille d'accueil et côtoie un nouveau lycée. La jeune fille est belle et sacrément attirante, tellement que tous les garçons (ou presque) tombent sous son charme. Jarod et Noé se battraient volontiers pour elle. Mais se lier avec Jezebel est dangereux et ça, Rowan l'a vite compris. Il y a quelque chose dans sa voix qui vous obsède et vous pousse en dehors de vous-même, comme si vous n'étiez plus maître de votre esprit...

Oui pour le coup c'était vraiment inattendu et j'ai dévoré Après nous alors que, tenez-vous bien, je pensais ne vraiment pas aimer!! Pourtant j'ai très envie de savoir la suite. Le rythme est sacrément bon, avec ce qu'il faut de révélations étonnantes, de suspense qui monte crescendo et vous laisse sur un final à la Paranormal Activity. L'angoisse totale car l'action est tout en tension et monte doucement jusqu'à cette fin!! Autrement dit j'ai été captivé par cet univers qui certes est connu, celui de la sorcellerie et de la possession sauf qu'ici c'est très intense et passionnant. Ce thème est abordé avec force et j'ai été scotchée, parfois choquée par l'habileté avec laquelle l'auteure nous livre les clés de cette histoire qui mêle magie et science, phénomènes occultes et progrès scientifique.


En bref, un premier tome passionnant et hyper prenant, tellement bien amené en matière d'ambiance qu'on ressent le malaise qui s'installe. Plus d'une fois j'ai été dérouté par certains propos assez difficiles et violents surtout dans un roman pour ados mais quand on comprend ce qui nous attend... c'est assez logique. L'ambiance est addictive et envoûtante mais il règne quelque chose de malsain. Soyez comme moi et ne lisez ni résumé ni 4ème de couverture... J'ai été très vite happée par l'univers de Après nous et j'en ressors surprise, médusée et le tout dans le bon sens. Une agréable surprise même si ce qui se trame dans l'intrigue n'est pas du tout fun et va peut-être tout comme moi vous donner des frissons !

 chronique_lael

 

30 janvier 2018

Trois de tes secrets de Julie Buxbaum

trois de tes secrets

  • Nom: Trois de tes secrets de Julie Buxbaum
  • Lu en: français
  • Pages: 384 pages
  • Sorti le: 18 janvier 2018
  • Editeur: Pocket Jeunesse
  • Fiche: présentation officielle
  • VO: paru sous le nom Tell me three things le 5 avril 2016
  • Tome Unique

Nouvelle dans un lycée huppé de Los Angeles, Jessie ne se sent pas à sa place. Alors qu’elle songe à rentrer à Chicago, elle reçoit un mail providentiel et… anonyme : un expéditeur inconnu lui prodigue de précieux conseils pour s’intégrer et éviter les pièges de Wood Valley. Jessie ignore tout de son ange gardien mais décide de lui faire confiance. Pour faire tomber le masque, elle l’incite toutefois à lui révéler trois de ses secrets…

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Trois de tes secrets a retenu mon attention lorsque Pauline, de l'équipe PKJ, en a parlé sur Twitter. Son enthousiasme était tel que je fus intriguée. J'apprécie lire de bons romans contemporains et j'avais le sentiment que celui-ci me plairait. Ce que je ne doutais pas, c'était à quel point! Si j'avais eu le cran de faire nuit blanche, j'aurai lu le roman d'une traite. 

Il faut dire que le style est d'emblée hyper addictif. Je l'ai commencé en fin d'après midi, par curiosité et j'avais déjà avalé plus de la moitié sans m'en rendre compte. La plume, fluide, est très agréable. Mais ce qui nous tient en haleine, c'est de connaitre la véritable identité de Pep.

Pep, pour Personne-en-Particulier, qui se présente à Jessie derrière des mails afin de l'aider à se faire une place au sein du lycée de Wood Valley. Suite au remariage de son père, l'adolescente doit quitter sa vie à Chicago pour la huppée Los Angeles. Un changement radical qui est extrêmement difficile pour la jeune fille qui ne se sent pas du tout à sa place. Il faut dire qu'à Los Angeles, les choses et les gens peuvent paraitre surfaits. Mais en grattant un peu la surface, on se rend compte que pour la plupart, il s'agit de maintenir une facade. 

Lorsque Jessie débarque à son nouveau lycée, son statut de nouvelle fait vite le tour. Mais grâce à Pep, elle va peu à peu trouver sa place - non sans difficultés - se faire des amies et accepter cette nouvelle vie. Ses échanges avec Pep sont ce qui la fait tenir et nous, lecteurs, on adore ça. Pep est vraiment le personnage central de l'histoire. On a envie de connaitre son identité tout de suite. Mais le garçon est mystérieux et avec Jessie on apprend à le connaitre via quelques secrets partagés. 

J'ai adoré leurs échanges. J'y ai retrouvé un peu cette connexion que j'ai avec mon meilleur ami, que je ne peux pas voir réellement (merci la distance) mais avec qui je peux parler de tout, de rien, n'importe quand, du jour ou de la nuit. Entre Pep et Jessie, c'est un peu la même chose. On sent une aisance naturelle, un lien particulier qui se construit. Pep est intelligent, enigmatique, abîmé. Jessie est sensible mais battante, sincère. Ils se comprennent. Se complètent. C'est vraiment fort. 

Bien entendu, la jeune fille rêve de le rencontrer. On échaffaude alors des théories sur la véritable identité de Pep. Car dans la vraie vie, Jessie ne reste pas seule dans son coin. Non, autour d'elle gravite trois garçons, tous potentiellement Pep. Par choix, je ne vous parlerai ni de Caleb, Ethan ou Liam. Parce que mon préféré s'est aussi révélé être la bonne personne. Et cette découverte là, il faut la faire en lisant. Autant vous dire que j'avais le sourire niais à la toute fin. 

Par ailleurs, ce livre n'est pas seulement une histoire d'ados qui se parlent par écrans interposés. C'est tout un contexte plus complexe: la perte d'un être cher, recommencer de zéro ailleurs, se rendre compte que le monde entier ne tourne pas autour de nos émotions, notre douleur, accepter le renouveau, s'adapter. La famille a une belle place dans ce roman et j'ai totalement apprécié cet aspect. Bien que l'image de Los Angeles soit un peu cliché, Jessie est restée une fille simple et humaine, avec ses doutes, ses interrogations, ses qualités, ses défauts, son naturel. Elle n'est pas tombée dans les travers, elle est restée elle-même malgré cette jungle hostile que représente son lycée huppé. 


En bref, Trois de tes secrets est un roman aussi sérieux que drôle qu'intelligent. Il traite de plusieurs sujets qui devraient faire écho chez beaucoup de lecteurs. L'histoire est très bien dosée, proposant diverses thématiques mais au final, ce qu'on retiendra, c'est le sourire niais qu'on a vissé au visage après avoir tourné la dernière page. Du rire aux larmes, Julie Buxbaum nous livre un roman fort à lire sans plus attendre.

24 janvier 2018

Eliza et ses monstres de Francesca Zappia

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  • Nom: Eliza et ses monstres de Francesca Zappia
  • Lu en: français
  • Pages: 400 pages
  • Sorti le: 18 janvier 2018
  • Editeur: Collection R
  • Fiche: présentation officielle
  • VO: paru sous le nom Eliza and her monsters le 30 mai 2017
  • Tome Unique

Dans la vie de tous les jours, Eliza Mirk est une fi lle timide, intelligente, un peu étrange et... qui n'a pas d'amis. Dans sa vie en ligne, Eliza est LadyConstellation, créatrice anonyme de La Mer infernale, un webcomic extrêmement populaire. Avec des millions de followers et de fans à travers le monde, son alter ego est une véritable star. Mais Eliza ne peut s'imaginer aimer le monde réel plus qu'elle n'aime sa communauté numérique. Puis, un jour, Wallace Warland arrive dans son lycée et Eliza va vite se demander si la vie ne mérite pas d'être vécue hors ligne...

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Eliza et ses monstres était le roman YA que j'attendais impatiemment de découvrir dans la collection R et je ressors de cette lecture avec beaucoup d'émotions, dans un tourbillon de questions, de sentiments, de ressentis. Je crois que c'est l'un des meilleurs young adult contemporain que j'ai pu lire, pourtant j'avais un peu d'appréhension avant de le commencer car j'avais peur que l'univers du fanart ne me plaise pas. Je ne suis pas trop fanart, fanfiction, et tout ce qui est webcomic voire même webwriting mais j'ai trouvé le propos hyper juste, abordé avec délicatesse et intelligence. Car finalement peur importe la passion, ici celle du dessin et de la BD, quand celle-ci prend tellement le pas sur votre vie privée, le résultat est le même.

C'est le cas d'Eliza qui partage son identité entre celle de tous les jours où elle est l'insignifiante, la transparente et la très introvertie Eliza Mirk. Pas d'amis, pas de discussions, beaucoup de silence pour une fille qui est dans sa bulle. On ne sait pas tellement si c'est elle qui a un trouble social, si elle souffre réellement de marginalisation et d'exclusion voire de dépression car chez Eliza on sent qu'elle recherche un peu cette solitude amie, ce besoin d'observer les choses de loin sans y participer. Puis il y a LadyConstellation, son identité virtuelle sur le web, créatrice de La Mer infernale, un webcomic qui attire des millions de fans. Et ce n'est pas rien car Eliza réunit une grosse somme d'argent grâce à la vente de produits dérivés issus de son oeuvre de SF. Elle aime sa communauté numérique, ses abonnés, ses followers et ne vit que pour dessiner et créer. Elle vit son histoire à fond, la ressent et tout son être vibre que pour ça. Mais là encore elle ne s'immisce pas dans cette communauté et garde l'anonymat aussi bien que la discrétion. Puis un jour, un nouveau, Wallace débarque dans son lycée. Il ne parle pas mais il est fan de La Mer infernale qu'il transpose en roman...

Eliza m'a beaucoup touché et en même temps parfois je ne la comprenais pas. C'est ce sentiment oscillant sans arrêt entre affection et incompréhension qui a rendu ma lecture attachante. Surtout aussi parce que mon adolescence n'a pas été facile, très solitaire également. On va suivre la relation d'Eliza et de Wallace avec dans l'esprit le fait qu'elle garde un secret important vis-à-vis de lui. Quelque chose qui pourrait bouleverser leur complicité naissante. Eliza est solitaire, certes et j'ai pu la comprendre : préférer sa passion à la vraie vie, vivre une vie sur les réseaux et par le biais de sa passion plutôt qu'interagir avec sa famille, avec les gens de son lycée. Parfois quand la réalité nous déçoit, on préfère vivre et s'investir dans nos passions, nos vocations, ce qui nous procure du bonheur. Mais Eliza a des défauts et pour moi elle est égoïste voire égocentrique. Ne pas remarquer certaines choses chez ses frères, c'est comme si elle avait des oeillères et que rien d'autre ne compte hormis son webcomic. C'est assez affolant et déroutant à la fois. On essaie de se mettre à la place des parents, inquiets et qui aimeraient avoir une adolescente normale et qui ne se replie pas sur elle-même. Donc on évolue dans ce climat qui peut-être pesant et difficile parce qu'Eliza est une fille brillante et intelligente, qui a du talent et énormément de choses à apporter autour d'elle. Mais elle ne s'en donne pas la peine...

Tandis que Wallace ne parle pas pour des raisons plus graves et qui nous apparaît comme un jeune homme sympathique, bon et généreux. Le lien entre Eliza et lui est incroyable, né d'une passion et d'une complicité. Il y a un vrai partage, une confiance qui va s'ébranler face aux secrets d'Eliza... Pourtant impossible de lui en valoir car si Eliza garde ses secrets, elle va apprendre progressivement à baisser sa garde, à se faire violence, à faire des efforts, à rencontrer les amis de Wallace. Le roman est très bien écrit, de cette plume pleine de sensibilités, de style, de subtilités psychologiques car l'héroïne n'est pas facile à cerner. J'ai également adoré le côté intimiste et immersif du roman qui nous plonge dans les pensées d'Eliza, mais aussi dans toutes ses réflexions et sa manière d'agir. Ainsi Eliza et ses monstres est un YA contemporain qui mise tout sur la psychologie de son héroïne et sur ses interactions avec son entourage.


En bref, c'était une chouette lecture sur le malaise adolescent, le manque de sociabilité, la marginalisation mais aussi sur l'art et la créativité. C'est assez dépaysant de voir comment le processus de création artistique peut couper l'adolescence de tout un monde. Ce fut une lecture très intéressante sur les mécanismes de protection de soi, qui évoque de manière originale la quête identitaire, la confiance en soi et en autrui et qui pousse à avancer, à se dépasser pour trouver le bonheur. Un roman YA incontournable de 2018!

chronique_lael

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