LE JOYAU [Cité Solitaire #1]
- Nom: Le Joyau [Cité Solitaire #1] de Amy Ewing
- Lu en: français
- Pages: 452 pages
- Sorti le: 18 septembre 2014
- VO: paru sous le nom "The Jewel" en septembre 2014
- (note de 2.75/5 en réalité)
Qui dit Joyau dit richesse. Qui dit Joyau dit beauté. Qui dit Joyau dit royauté. Mais pour les filles comme Violet, le Joyau est avant tout synonyme de servitude. Et pas n'importe quelle servitude : Violet est née et a grandi dans le Marais avant d'être formée dans l'optique de devenir Mère-Porteuse pour la royauté. En effet, au sein du Joyau, la seule chose qui prime sur l'opulence et le luxe, c'est la descendance...Achetée par la Duchesse du Lac lors de l'Enchère des Mères-Porteuses, Violet est accueillie par une gifle. Désormais connue sous l'appellation #197, elle va rapidement découvrir la brutale réalité qui sous-tend l'étincelante façade du Joyau : cruauté, trahisons et violence sourde sont les méthodes de la royauté. Violet doit accepter ce sinistre quotidien... et tâcher de rester en vie. Mais c'est alors que naît une romance interdite entre elle et un séduisant jeune homme, loué pour servir de compagnon à la nièce aigrie de la Duchesse. Bien que la présence de ce dernier vienne illuminer le sombre quotidien de Violet au coeur du Joyau, les conséquences de leur relation illicite vont dépasser ce qu'ils redoutaient...
Un grand merci à la Collection R pour l'envoi de ce livre.
A force de lire beaucoup de dystopies depuis quelques années, je suppose que je deviens exigeante quant à ce registre. Je pensais, à la lecture du résumé, vivre une histoire plutôt dark et mystérieuse saupoudrée d'une romance interdite dangeureuse. J'étais loin de me douter que le Joyau ne serait qu'une simple déclinaison des dystopies à succès que l'on connait déjà.
Pourtant, le début me plaisait assez bien. Malgré les descriptions qui m'ont inévitablement rappelées Hunger Games ou encore Divergent, je prenais plaisir à la lecture. J'étais curieuse de voir dans quel univers l'héroine allait évoluer. Jusqu'à la moitié, tout s'est plutôt bien passé. A la seconde partie, j'ai très vite déchanté. Clairement, l'élément romantique est tombé comme un playmobile dans une baignoire: autant dire que la romance était complètement ridicule.
Mon intérêt s'est alors peu à peu effrité. La lecture est néanmoins restée sympathique, l'écriture étant plaisante et fluide. Mais j'avais l'impression de lire une ébauche de scénario où rien n'est approfondi. Les personnages m'ont paru clichés. Violet est tout de même censée être unique, hyper intelligente et super douée. Et que fait-elle? Elle subit. On a pourtant le privilège de lire ses pensées mais la jeune fille reste fade. Sa condition n'est pas simple, être mère porteuse pour une duchesse exécrable, qui la traite comme son objet, mais moi j'aurai eu envie d'hurler. Tout de moins intérieurement! Mais non, Violet ne pousse pas assez ses pensées. Quelques fois on a un soupçon de rébellion mais l'étincelle s'éteint très vite.
Les autres personnages sont aussi clichés, entre les riches du Joyau (le cercle suprême parmi les 5 qui composent la Cité) qui complotent les uns contre les autres, la nièce de la duchesse moche et gourde, le fils délinquant... le tableau n'est pas surprenant. On assiste à une succession de dîners, de bals et on passe un temps fou à voir Violet choisir ses tenues, ses coiffures.... J'avais envie de lui balancer sa brosse à cheveux à un moment et de lui dire "remue-toi"! Je dois d'ailleurs dire que cette ambiance de strass et froufrous m'a étonnée, je m'attendais à ce que le traitement des mères porteuses soit plus dur. Et même si la cruauté des maitresses se fait sentir, les mères porteuses profitent d'un certain luxe inattendu.
La seule chose qui me donne envie d'en savoir plus, c'est le fil conducteur de l'intrigue qui reste intéressant mais mal exploité ici. On assiste encore une fois à une succession d'événements ou de révélations mais ça ne va pas plus loin. On ne se sent pas concernés. Pire, notre héroine ne semble même pas remettre les choses en question. Pourtant, vu ce qui se trame, rien n'est à prendre à la légère.
Le plus gros point noir du livre reste cette romance, qui arrive au détour d'un couloir. Comme ça. Instantané. C'est la première fois que je vois des personnages se dire "je t'aime" au bout de 3 rencontres plus ou moins neutres. Ash a beau être canon (enfin d'après Violet), il s'est montré assez froid au départ. Et puis c'est l'explosion d'amour et tout le monde voit la vie en rose. Moi, j'ai su que c'était foutu. Les carottes étaient cuites. Tout le potentiel du Joyau venait d'en prendre un coup avec cette romance très mal amenée. Ce fut la goutte d'eau pour moi.
De fait, j'ai eu du mal à apprécier cet univers pleinement. Tout m'a semblé bling bling, superficiel, clairement le Joyau surfe sur la vague de la Sélection, dans une autre atmosphère. Le recit manque cruellement d'originalité et d'identité. A mon sens, il s'agit là d'un tome d'introduction. Malgré le style de l'auteur plaisant, les sentiments qu'elle tente d'insérer ça et là, j'ai lu ce roman avec grand détachement. La lecture fut tout de même sympathique puisque légère et j'ai bon espoir que le prochain tome pousse son histoire bien plus loin, vu la fin intrigante du Joyau.